Mentia Mancie

Mentia Mancie est un système de jeu qui a pour humble objectif de permettre de jouer des scénarios où la folie des personnages est enfin un protagoniste important pour l'histoire. C'est mon insatisfaction face aux lourdeurs de certains systèmes ainsi que ma frustration quant au manque d'intérêt des folies proposées qui a motivé cette élaboration. Ce jeu permet d'avoir des règles communes, offrant l'opportunité de concevoir des scénarios en cross-over pour les univers suivants : L'Appel de Cthulhu, Delta Green, CthulhuTech, Unknown Armies. D'autre part, il s'adapte sans problème à tout scénario impliquant de l'horreur, de la psychologie, du surnaturel ou les trois sans nécessairement avoir de rapport avec les licences précédentes. Donc libre à vous d'en faire ce que bon vous semble.

Mentia Mancie - Système de Jeu

Mentia Mancie - Système de Jeu - version Imprimée

que vous pouvez trouver sur Amazon Kindle :

Mentia Mancie - Fiche Personnage Éditable

Afin d'accompagner tout cela, des scénarios d'horreur avec prétirés sont disponible :


____________L'invasion venue d'Ailleurs____________

«La théorie du complot… Dès qu’on n’est pas d’accord avec le consensus, politiquement correct, on est conspirationniste. C’est la bonne excuse pour justifier n’importe quoi !.» Noir Linceul — Mikhaïl W. Ramseier

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____________De la psychose à la névrose____________

« Vous êtes une schizophrène, me disait souvent Sartre : au lieu d’adapter mes projets à la réalité, je les poursuivais envers et contre tout, tenant le réel pour un simple accessoire. » Mémoires d’une jeune fille rangée — Simone de Beauvoir

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____________Des Lingots pour Linceul____________

«Tu vois, le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. Toi, tu creuses.» Le bon, la brute et le truand
Braqueurs de Banques

Beretta Torres



texte par Eleven, historique prévu pour le JDR Hotline.

BERETTA TORRES aka. La Perceuse de Coffre

Latina de 22 ans, née à San José en 1956 et vivant dans les Downtown de South San Francisco. Croyante peu pratiquante. Arrêtée une première fois à 15 ans en possession de cannabis, termine ses études en mécanique automobile en 1978 et replonge dans le crime la même année en aidant le MS-13 à faire évader des prisonniers lors d’un transfert au sein de l'État de Californie. En 1979 elle participe au braquage d’un fourgon blindé du CNBA [California National Bank of America] avec le MS-13 qui sera couronné de succès. Souhaitant réitérer un gros coup lui permettant à elle comme à sa famille de s’élever socialement, elle est mise en contact via le bras droit du MS-13 local, Miguel Cortez, avec un américain répondant au nom de Tyler, lui-même mit en relation avec le MS-13 via la tenancière [Onyx] d’un bar de Russian Hills, le Gravity Falls. Là-bas elle rencontre sa nouvelle équipe pour le casse qui aura lieu le lendemain à l’Hibernia Bank de San Francisco et qui ne se déroulera pas comme prévu.

Le quartier en lui-même est principalement américain, mais son voisin, le quartier d’El Camino, est fortement latin. El Camino, comme une partie proche de Downtown, est aux mains du MS-13.

Le Mara Salvatrucha (ou MS-13) est un gang de Los Angeles composé d’immigrés salvadoriens qui a tellement gagné en popularité qu’il s’est étendu à toute la Californie. Sa branche locale à San Francisco comprend deux divisions : celle d’El Camino et celle de Mission District, au cœur même de San Francisco. Les deux divisions jouent le même rôle : faire circuler la drogue en provenance du Mexique, mais certaines de ses actions sont politiques et visent à protéger les immigrés salvadoriens arrêtés par les forces de l’ordre. Ils sont donc connus pour leurs attaques des convois de transferts de prisonniers dans tout l’État et certains de leurs membres les plus éminents sont enfermés à la prison d'État de San Quentin.

Beretta a eu une enfance notable à San José : 3ème enfant d’une fratrie de cinq, elle en était également la seule fille et ses parents trouvèrent originale de lui donner un prénom italien masculin, comme pour affirmer sa future force de caractère.

État actuel de la famille Torres en 1980

Père : Hector Torres, né en 1939 à Tijuana, il émigre à 17 ans avec sa petite amie et future femme enceinte de leur premier enfant à San Diego de l’autre côté de la frontière. Par la suite il remonte petit à petit la Californie au fur et à mesure des naissances et des drames jusqu’à s’installer à San José à la naissance de Beretta. Il est mécanicien motoriste chez General Motors.

Mère : Guadalupe Torres (née Ortiz) née en 1940 à Tijuana, elle émigre avec son petit ami et futur mari à 16 ans alors qu’elle tombe enceinte, de peur des représailles de ses parents fervents catholiques pratiquants. Femme pourtant pieuse, elle décide d’élever au mieux ses enfants, mais ne leur reproche jamais d’aller contre leurs décisions parentales, considérant que les desseins divins amènent ceux qui les suivent sur des voies insoupçonnables. Elle questionne parfois tout bas les raisons qui lui ont retiré certains de ses enfants. Femme au foyer.

L’Aîné : Javier Torres, né à San Diego en 1956, 24 ans, actuellement détenu à la prison d’État de Folsom près de Sacramento pour vol, recel et agression sur des personnes dépositaires de l’ordre public avec refus d'obtempérer et port d’armes illégales. 

 Le Second : César Torres, né à Los Angeles en 1957, 23 ans, résidant actuellement à Oakland où il travaille à l’aéroport international comme technicien de piste. Passionné d'aviation, il économise pour prendre des cours de pilotage et fait tout son possible pour rejeter toute affiliation aux affaires criminelles d’autres membres de sa famille. 

Le Quatrième : Rafael Torres, né à San José en 1963 et mort à l’âge de 13 ans le 19 août 1976 dans une fusillade sur la route de son école d’une balle perdue. Il s’agissait d’un règlement de compte entre Bloods et policiers locaux. Il est enterré à Los Gatos Memorial Park, au sud de San José. 

Le Benjamin : Arturo Torres, né à San José en 1966, va fêter ses 14 ans cette année. Concrètement atteint du syndrome du “dernier né” de la famille, il prend son grand frère Javier en exemple et déteste César qui a renié sa famille. Il admire et défend sa grande sœur Beretta et n’hésite pas à se battre pour son honneur et celui de chaque membre de sa famille (sauf César) quitte à y laisser des dents. Il a même commencé à trafiquer avec des gens de Santa Clara à San José et cherche à subvenir comme Beretta aux besoins de sa famille, à son jeune niveau.

Concernant Beretta elle-même

Bien qu’ayant déménagé dans le South San Francisco, elle descend fréquemment voir sa famille et passe du temps avec eux. Elle est consciente des difficultés financières qui pèsent sur eux et c’est pour cette raison qu’elle a pris un peu de distance, tout en envoyant régulièrement de l’argent à San José. Il faut dire que sur place les opportunités n’étaient pas grandes, surtout après avoir été arrêté une première fois à 15 ans en possession de cannabis dont elle faisait la vente pour son grand frère Javier. Un peu grillée auprès de la police locale, elle passe le plus clair de son temps avec son père à travailler sur les moteurs, mécanismes et surtout l’entretiennent des outils de l’atelier dans lequel il travaille chez General Motors. C’est finalement une orientation qui guidera une partie de ses études et jusqu’à cette fameuse opportunité qui lui fera quitter le cocon familial en 1978 pour entrer chez un concessionnaire Chevrolet à la fin de ses études alors qu’elle a tout juste 21 ans… comme secrétaire

Un poste qui ne lui conviendra absolument pas et dont elle claquera la porte dans la foulée, non sans avoir pris des contacts dans son quartier et s’être fait un petit nom en réparant des moteurs pour des voisins de Downtown. C’est comme ça, et au vu de son caractère unique qu’elle est approchée par un membre du MS-13 la même année et souhaite des informations spécifiques sur des véhicules de transferts de prisonniers. Beretta fera mieux que ça en participant activement à l’élaboration d’un plan visant à stopper net ledit véhicule, après avoir tiré les vers du nez de son contact pour connaître le fin mot de l’histoire. L’application de ce plan à la lettre, Beretta s’étant montrée très persuasive, lui fera gagner l’estime des “cousins” du quartier qui feront leurs petites recherches et découvriront le lien familial de la mécanicienne avec Javier Torres, un nom un peu connu dans le milieu vu qu’il serait le passeur officiel de la prison de Folsom où il est incarcéré “volontairement” aura-t-elle appris. En tant que “cousine” la plupart de ses besoins matériels sont assurés par le MS-13, mais pour continuer d’aider sa famille elle décide de mettre un peu plus de doigts dans l’engrenage et participe, sur le terrain cette fois, au braquage d’un fourgon de transfert de fonds en 1979. 

Elle est alors plébiscitée pour sa grande connaissance des différents matériaux, outils et explosifs nécessaires à l’ouverture rapide des parois blindées du véhicule et le pactole ainsi rapporté est plus que bienvenu dans sa vie. Mais il lui fait également goûter à quelque chose de nouveau : l’appât du gain. Elle aura beau ranger ça sous de grandes phrases et de grands principes, Beretta commence à se voir comme une jeune femme exceptionnelle, qui mérite mieux que sa vie actuelle. Tout comme sa famille évidemment qu’elle souhaite tirer avec elle vers de nouveaux horizons et peut-être même leur acheter une maison sur Rivermark à San José, dans les quartiers près de la baie. Mais pour cela il faut viser plus haut. Et c’est là qu’intervient son “cousin” le plus haut gradé dans Downtown : Miguel Cortez. Miguel n’est pas le chef de division, mais son bras droit, ce qui représente un poids certain dans le MS-13 local. Et Miguel aime beaucoup Beretta, trop même. Une corde sensible sur laquelle elle sait jouer les funambules pour le moment, mais dont elle connaît également la fragilité. 

Pour l’heure, Miguel peut lui offrir son occasion de changer le monde qui l’entoure et elle accepte donc un plan des plus inattendus… braquer l’une des plus anciennes banques de San Francisco, l’Hibernia Bank, sous la tutelle d’un américain qui semble n’avoir rien à voir avec le MS-13, mais qui pourtant a sollicité ce dernier pour l’avoir elle, Beretta Torres, comme perceuse de coffre. Un peu émoustillée par l’utilisation de sa réputation et par le gain annoncé du casse de plus de 50 000 dollars, plus éventuels bonus dus à la vente potentielle d’objets volés récupérés lors du braquage, Beretta accepte et se retrouve quelques jours plus tard, le 5 janvier 1980, à bord d’une Volkswagen Combi T2 en compagnie du reste de l’équipe et de Tyler, leurs chefs d’équipe, en route après une nuit de briefing, pour le braquage qui va changer sa vie à tout jamais.

Après le braquage

Les raisons ayant poussé Tyler à monter ce coup semblaient surtout motivées par l’argent et Beretta a vite compris que les autres membres de l’équipe avaient tous des dettes à rembourser et que le casse était comme une dernière chance pour eux. Si les premières minutes du casse semblent bien se passer malgré quelques écarts du dénommé Altman à la gestion des Ressources humaines et des soucis de communication externe pour William à la Sécurité, Beretta en sa qualité de Perceuse de Coffre avance à bon rythme et bientôt force les verrous des Coffres cardinaux de l’Hibernia Bank. La suite se révélera plus confuse et chaotique : une femme appartenant d’après Altman à la mafia russe et au gang des Volga de San Francisco se libère à la faveur d’une coupure de courant et tue le contact de Tyler dans la banque, un certain Jamir avant de tuer Luis, le Pilote du groupe. Les otages qu’ils avaient faits ont aussi fait les frais des échanges de coups de feu aveugles entre Altman et l’épéiste. Entre temps la banque semble avoir été totalement coupée du monde extérieur et s'inonde petit à petit. La suite tient du rêve ou du cauchemar et pour l’heure, seule Beretta peut décider quel crédit accorder à ces événements. Finalement elle, William, Remington la Mule, Altman et une étudiante en art nommée Isis seront les seuls à ressortir de l’Hibernia Bank une minute après sa coupure de courant générale, dans le silence et le calme du fog matinal de San Francisco. Le butin récupéré pourrait s’estimer à presque 300 000 dollars en cash, et une somme aléatoire en argenterie ancienne, mais qui pourrait monter à quasiment 1 million suivant les ventes.

Tyler avait une mission secondaire pour un particulier. Un italien répondant au nom de Hugo Gherasdesca : récupérer une maquette dans l’Hibernia Bank gardée au nom d’un certain Anthony Floyd [qui possédait aussi le tableau “Rivage abandonné” présent dans le Coffre Cardinal Sud] représentant un navire en bouteille, le Ansaldo da Mare. Au vu des événements surréalistes survenus dans l’Hibernia Bank et du nombre de morts provoqués par cet objectif secondaire de Tyler, Beretta prend la décision de livrer la maquette à son destinataire aux 108 Hunters Point Appartment pour récupérer les 5 millions de dollars promis. Hugo donne sa carte de visite à William, Remington et Beretta et ce dernier échange également un numéro avec lui. Beretta a également un numéro donné par Altman devant le Gravity Falls, ce dernier étant amené à régler ses dettes là-bas immédiatement. L’étudiante en art Isis a été déposée avant l’arrivée à Hunters Point dans le quartier centre étudiant de San Francisco et a prévenu les braqueurs que la femme tuée d’une balle dans la tête par Altman dans la banque était “encore” là, au Gravity Falls. D’après Remington elle se nommerait Anna Love et serait la propriétaire immobilière de tous les appartements occupés par la mafia russe à San Francisco. Mais ce serait également une “Technicienne” venue au départ pour détruire la maquette de l’Ansaldo da Mare, tout en éliminant tous les obstacles/témoins sur sa route. Sa survie, tout comme les événements de l’Hibernia Bank, reste encore du domaine surréaliste.

Pour l’heure, Beretta a déposé William et Remington qui semblent avoir eu une rencontre avec son père, également membre de la mafia russe, lui annonçant des heures sombres, puis est allée à San José livrer de l’argent à sa famille avant de retourner chez elle dans les Downtown pour récupérer et réfléchir. Un temps de courte durée : si les soins physiques ne lui demandent pas un temps énorme, le sommeil a du mal à venir. Sa télévision allumée en fond, Beretta entend par moment les actualités locales concernant la manifestation démocrate pro-immigration aux pieds des Twin Peaks qui a été perturbée par un règlement de comptes entre gangs [ici les Volga contre les Hells Angels suite à la mort d’un motard au Nouvel An] faisant plusieurs blessés et morts et amenant madame la maire Dianne Feinstein à appeler en renfort la 7ème Division d’Infanterie de Fort Ord dans le Monterey Bay au sud de San José. Commandée par Jack Fraser et connue pour sa longue mission de maintien de l’ordre en Corée du Sud le long de la zone démilitarisée, les journalistes font immédiatement état d’un cruel manque de transparence dans la transmission des ordres exacte reçue par le Commandant Jack Fraser dont les prérogatives ne permettent normalement pas - en tout cas sur le papier - de prendre l’initiative de faire sortir toute la 7ème Division d’Infanterie sur simple “panique” de madame la maire. Ces événements semblent totalement invisibiliser le braquage de l’Hibernia Bank, dont Beretta n’entendra pas parler une seule fois. 

Les moments où Beretta sombre dans le sommeil sont perturbés par les images du casse, l’Oeil flottant ainsi que sa version cosmique vue à l’horizon d’un rivage coupé de l’espace-temps. Une part d’elle n’arrive pas à expliquer ce qu’il s’est passé durant cette unique minute et tout le chaos qui en a résulté, et tout cela ronge sa psyché. Ne trouvant pas un sommeil convenable, Beretta accomplit un certain nombre de tâches le reste de son temps. Elle cache une partie de son butin dans un lieu connu uniquement d’elle ; fais disparaître la canne-épée de la Russe auprès d’un fondeur de Downtown ; s’arrêtent chez un armurier dont les stocks trouvent parfois leurs origines dans le privé et achète un pistolet-taser H&O de l’aviation civile américaine ; et enfin, va à la rencontre du MS-13 auquel elle est affiliée pour faire les comptes.  

  C’est au Madre Mato, un bar latino des Downtown tenu par un bel homme répondant au nom d’Antonio Basma que Beretta retrouve plusieurs membres du gang et surtout Miguel Cortez, celui l’ayant mis sur le casse de l’Hibernia Bank. La Perceuse de Coffre ne manquera pas de critiques à son encontre en matière de choix de partenaires, de plans foireux et d’idées stupides. Beretta déposera au regard de tous l’argent qu’elle partage avec le MS-13 en échange de sa protection et fera taire les éventuelles critiques. Malgré un Miguel blessé dans son orgueil et prêt à suriner la jeune femme, la situation restera sous contrôle grâce au barman et Beretta pourra continuer son chemin pour rentrer une nouvelle fois chez elle. 

Un premier coup de fil de son petit frère Arturo lui apprendra que leur père a accepté la situation, l’argent qu’elle a laissé à San José, et qu’il y aura du changement dans les semaines à venir, petit à petit. Beretta espérait que les choses se passent ainsi, son père ayant accepté à demi-mot ce qu’elle et Javier font dans la vie, et la savoir ainsi validée par le patriarche laissera à la latina un chaleureux sentiment de satisfaction. Un second coup de fil la fera un peu redescendre : Onyx, la tenancière du Gravity Falls, la contacte pour lui demander de rapporter et/ou abandonner quelque part le masque de la Sorcière d’Oz ainsi que la canne-épée. Le fait qu’elle ait son numéro étant déjà suspect, Beretta annonce ne pas avoir la canne-épée [véridique puisque détruite plus tôt] et lui fera envoyer le “masque” via un coursier à Russian Hills. Bien sûr elle fera livrer un masque d’Oz lambda, gardant pour elle celui qui lui aura permis de voir “l’invisible” à l’Hibernia Bank.

Enfin, en début de soirée et alors que Beretta scrute toujours à demi-éveillée les informations, un dernier coup de fil lui parviendra, cette fois d’Hugo Gherasdesca, l’italien à la maquette. Le fortuné héritier lui propose 100 000 dollars pour une course cette nuit même. En effet l’armée a installé un barrage sur le Oakland Bay Bridge au niveau de Treasure Island et empêche quasiment tous les véhicules de passer entre Oakland et San Francisco. Ce qui ne l’arrange pas ! Il a un vol interne pour New York prévu vers 3 heures du matin à l’aéroport international d’Oakland de l’autre côté de la baie et demande donc à Beretta d’être sa chauffeuse, mais également sa “garantie” pour arriver là-bas en temps et en heure et surtout, sain et sauf ! L’italien semble au courant que South San Francisco ainsi que San José sur la route sont des bastions criminels et il souhaite sa présence pour éviter toute mauvaise surprise, assumant dans une certaine mesure l’avoir assimilée à la criminalité connue de Californie sur seul crédit de son origine hispanique. Mais au-delà de ces considérations raciales, la course est payée une fortune et une part de Beretta souhaite qu’avec le départ d’Hugo et de la maquette le plus loin possible de San Francisco, les risques pour elle d’être retrouvés par la police diminuent encore.  

C’est donc dans la nuit du 5 au 6 janvier 1980 que Beretta monte dans sa Chevrolet Impala 1977 pour rejoindre Hunters Point sur Bayview, équipée et armée, prête à conduire Hugo Gherasdesca à sa destination. Sous une pluie continue, Beretta découvre des rues vides et lugubres seulement traversées par des voitures de la SFPD et des transports militaires. La radio annonce en fin d’après-midi le décès d’un adolescent [un certain Jarod Levi] tué par balle dans le quartier gay de San Francisco, The Castro, alors que la police tentait de recadrer les manifestations du matin même ayant dégénéré. Le tireur, un agent de police de Richmond Station nommé Isaac March, est pour le moment confiné dans son commissariat. Heureusement pour Beretta Hunters Point est à des kilomètres de Richmond District, donc tout devrait bien se passer pour elle, à priori…